dimanche 30 mars 2014

Ma réflexion prend fin

Continuant sur ma réflexion ... L'espoir m'était revenu et il n'allait plus jamais me quitter, j'allais lutter bec et ongles, j'allais me surpasser, je me devais bien ça, aussi bien que je le devais à mes enfants et à la mémoire de mes parents et de tous mes ancêtres. C'est alors que j'ai regardé le ciel, il était immaculé de nuages, d'un bleu comme celui qui n'existe dans mon pays et le soleil brillait de mille feux en ce matin d'automne et je me suis sentie pousser des ailes.

Le lendemain les relevés bancaires sont arrivés et j'ai été obligée de constater l'étendue des dégâts. Dans un premier temps, mon époux avait pris des espèces avec sa carte de crédit, puis avec la mienne. Ensuite, il avait commencé à combler les plafonds des deux cartes en payant les mensualités à crédit, chaque plafond était de 5000€, il agissait par internet, en ce temps là le net était pour moi du chinois vert, donc c'était la preuve des neuf ! Il n'a arrêté ses conneries que quand les deux cartes sont arrivées à leur date limite, puis, et en plus de la dette de 10 000€, les intérêts se sont accumulés et je n'en n'ai jamais rien su, c'est dire s'il planquait bien ce genre de chose !!!

Pour la petite histoire, je n'ai retrouvé les lettres de relance de la banque que quand mon mari a quitté la maison, c'est à dire sept mois plus tard et sept ans après qu'il ait commencé son manège.

Rien de de penser à l'accumulation des intérêts, j'en étais malade mais je devais attendre et c'est ce que je faisais.

Ce fut ensuite mon anniversaire, loin de mes enfants pour la première fois, je l'ai passé avec mon frère et sa femme, ils m'ont invitée à déjeuner dans un restaurant dont la gastronomie était une partie de nous, la gastronomie de nos origines, ça m'a mis du baume au coeur et leur compagnie a été un cadeau du ciel. Côté banque : aucune nouvelle !

Encore quelques semaines et ce fut noël, le premier de ma vie loin de mes enfants, le premier de ma vie dans la maison où ma mère était née 84 ans auparavant mais ma mère dormait près de mon père pour l'éternité ... Dans une tristesse profonde j'ai refusé toutes les invitations qui m'ont été faites, je ne pouvais pas être avec des personnes, fussent elles ou non de ma famille, qui seraient avec leurs enfants  et j'ai passé la soirée seule face au téléviseur avec mon chat tout blanc qui ronronnait près du feu. Pour ne pas trop penser ou réfléchir, j'ai acheté des fruits secs et des fruits frais, ainsi qu'une bouteille de vin blanc ... à minuit j'ai pleuré et j'ai bu, j'ai fumé et j'ai pleuré et des nouvelles de mon mari : aucunes !!! Il m'avait simplement téléphoné dans l'après-midi, un appel dans le genre : "moi ça va et toi ça va ?Alors tout va bien !" A deux heures du matin je ne dormais toujours pas, j'ai pris deux somnifères et j'ai dormi jusqu'à 14 heures du 25 décembre !

Le 25 s'est passé, puis le 26 et il n'y a que le 27 que mon époux a songé à me téléphoner de nouveau, c'est dire si je lui manquais !!! Heureusement, mes enfants n'ont pas été avares d'appels, de sms, d'amour et de bisous, même au loin je sentais les liens qui nous liaient, ceux là, je le savais, étaient vrais et sincères !

Aux alentours du 29 décembre mon avocat interrogea son confrère, un contrat arriva mais je le refusais, parce qu'il ne faisait pas mention du montant total à payer.

Inévitablement mon réveillon du nouvel an fut semblable à celui de noël ... Pour le coup j'ai pris les somnifères à minuit, juste après avoir trinqué, seule avec moi, à la nouvelle année ! Je me suis fait la promesse qu'en cette année nouvelle, qui venait n'avait que quelques minutes, ça passait ou ça cassait et je penchais fortement pour la seconde option. Des nouvelles de mon époux ? Mais non, il était avec SA famille, famille dont ni mon fils faisait partie, bien qu'il fut aussi le sien, puisqu'il se laissa seul et sans sa copine et son meilleur ami, il aurait passé le réveillon de la même manière que moi. Alors des nouvelles de mon époux, pour quoi faire ??? Ma fille est allée réveillonner chez des amis, après m'avoir téléphoné à moi, elle a appelé son frère et lui a dit qu'elle rentrait chez elle, parce que de me savoir loin et seule lui enlevait toute envie de fêter quoi que ce soit.

Le 1er janvier de cette nouvelle année, je me suis réveillée à 13 heures, le soleil était à son zénith, que Dieu bénisse toujours mon pays ! Tout était fermé, tout le monde était occupé dans sa famille, mais le cimetière était ouvert, je m'y suis donc rendue pour dire à mes parents que j'allais mieux et que, à partir de ce jour, j'irais de mieux en mieux ! Je suis rentrée, j'ai fait chauffer un plat surgelé au micro-ondes, j'ai déjeuné, pris un café ... puis, mon chat sur mes genoux et devant les bûches qui flamboyaient dans la cheminée, j'ai décidé de sourire car je savais que cette année je reprendrais ma vie en main.

Il me fallut encore trois mois et demi pour savoir qui était, en fin de comptes, la maitresse de mon mari, celle dont je soupçonnais de plus en plus fortement l'existence mais que je ne pouvais pas prouver, tout d'un coup elle eut un nom et un visage, je m'y étais préparée mais j'avoue qu'entre l'existence présumée "d'une autre" et savoir enfin jusqu'à quel point mon mari avait sombré en prenant pour maitresse sa belle-soeur, la vache ça remue la petite cuillère ! cf. "Affreux, sales et méchants 1 et 2".

Côté avocat de la partie adverse : rien ! Mais ma réflexion avait pris fin, maintenant il me fallait des forces, de l'agilité et un peu d'hypocrisie pour passer à l'étape suivante : accumuler les preuves ! C'est pourquoi j'ai prévenu mon avocat que je rentrais en France, qu'il veuille bien m'indiquer dès que le montant de la dette était fixé et que le contrat serait prêt à signer, car j'avais réussi à avoir un octroi de délais de paiement.

Treize mois c'étaient passés depuis mon départ, treize mois pendant lesquels j'ai tout traversé seule, me sentant toujours horriblement abandonnée par mon mari. J'avais traversé des épreuves terribles, aussi bien physiquement que psychologiquement, des périodes de solitude et d'autres bien pires où je me sentais seule et où j'étais malade, je me rappelais ce malaise qui m'avait conduite à l'hôpital, un érythème psychosomatique  qui s'était emparé de tout mon corps et qui m'avait pris des semaines pour en venir à bout, mon corps qui gonflait sans que je sache pourquoi, les migraines qui me tenaient compagnie, les nuits sans dormir, une nourriture pas saine pour économiser ... oui, j'en étais arrivée là ! Et l'autre salaud qui se la coulait douce, qui avait pris ses aises pendant plus d'un an et qui sautait sa belle-soeur ! Mais, une fois de plus, j'allais être obligé de mener une bataille, cette fois-ci pour ma sauvegarde et rien n'était meilleur à mes yeux !

Je savais déjà que mon mariage était terminé, il me fallait encore affronter l''infidèle et faire comme si tout allait bien. Je ne me doutais pas encore de la vie qu'il allait me faire mener pendant les deux mois suivants, mais j'étais prête à tout car je savais que devant la lâcheté de son infidélité, il devenait méchant et que c'était sur moi que ça allait retomber. Mais je savais aussi que je pouvais tout affronter parce que la fin justifiait les moyens et il était grand temps que ce soit comme ça.

Voilà comment s'est passée ma réflexion pendant plus d'un an et comment j'ai réussi à tenir bon jusqu'à la séparation, qui a eu lieu trois mois après que j'ai appris que mon "connard-de-futur-ex-mari-pervers-menteur-traitre" me trompait avec sa belle-soeur !

J'ai cependant réussi à régler mon problème principal, celui de ma maison, ma source, mon bonheur. C'est moi qui suis en train de payer la note (salée), facture d'une commande que je n'ai pas passée, et qui s'élève à près de 30 000€, compte tenu des intérêts, mais je me suis délivrée de celui qui me tirait vers le fond, je suis délivrée de sa hargne, de ses mensonges, de ses omissions, de ses saloperies ... Mon noël suivant s'est passé avec mes enfants, dans l'amour, la joie et le bonne humeur, nous avons fêté ma liberté retrouvée et ce quinze jours durant, le bonheur total !!!

Depuis ma séparation, chez moi il n'y a plus de cris, plus de rage, plus de soupe à la grimace. Nous n'avons pas grand chose et nous tirons souvent, plus souvent qu'à notre tour, le diable par la queue mais rien ne m'arrêtera plus jamais ! J'ai tenu la promesse faite à mes parents et celle que je me suis fait à moi-même.

Ma réflexion a pris fin et mon mariage aussi ! Tout ce que je souhaite, depuis lors, c'est que tout nous soit bonheur, à mes enfants et à moi et, force m'est de constater, que ce n'est que la vérité et ce n'est qu'un début. C'est absolument génial de reprendre ma vie en main.




"Les hommes croient, 
et ils s'imaginent qu'ils pensent."
André Suarès


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